Il faudrait des pages et des pages pour répondre clairement, précisément et exhaustivement à ta question...
J'ai un dossier spécial distorsion dans un vieux cithares et clavecin, il faudrait que je vous le scanne...
Sinon, le terme générique de
saturation convient bien, puisque c'est ce que l'on recherche, que le signal provenant de la guitare fasse saturer tout ou partie de la chaîne du traitement et d'amplification du signal (certains éléments ne supportant vraiment pas -en terme de qualité sonore- d'être saturé, en particulier les convertisseurs des appareils numériques).
Après, tous les termes cités, et comme le précisait Strathydra, définissent plus ou moins un taux et une couleur de saturation. Et on peux faire saturer n'importe quoi en fonction du taux, de la couleur, de la dynamique et du volume sonore de la saturation désirée.
On peut faire saturer des semi-conducteurs*, comme dans la plupart des pédales, ou des lampes, comme dans les amplis idoines ou certaines pédales (à lampes : CQFD).
Pour un même type de technologie, on peut avoir des rendus très différent selon les paramètres de conception. Exemple : 2 pédales utilisant la saturation de diodes silicium en contre réaction peuvent avoir 2 sons très différents (1) la tube screamer est une overdrive mesurée avec une bosse dans les médiums (2) la big muff est une fuzz très saturée avec un creux dans les médiums...
Il ne faut pas oublier que TOUTE LA CHAINE de traitement et amplification du signal va modifier le son et donc,
ipso facto, la saturation. Un copier-coller d'un post que je me suis emmerdé à rédiger sur lutherie-amateur :
docteur.bondage a écrit :Le vrai "turning point", c'est la distorsion....
certains effets vont pouvoir se satisfaire d'être avant ou après, sachant qu'avant, la modification apportée semble toujours plus "subtile" :
- les filtres (EQ, wha, autowah) : avant, ils vont modeler le grain de la disto, après, ils modifier le spectre général, ou la place dans le mix...
exemple : wha avant la disto, c'est le son blues ou rock typique, c.f. Hendrix. wha après la disto, le son se rapproche plus d'un humanizer, il semble venir de très loin et est très coassant dans les aigus...
- les modificateurs d'enveloppe (compresseurs, limiteurs) : avant, ils modifient la courbe de réponse de la guitare, donc influent sur la dynamique, la proprété du son. après, ils vont modifier le rendu de la disto mais vont rajouter du souffle, etc...
exemple : le compresseur avant la disto est très utilisé pour des trucs funkysants pour mettre à niveau les attaques. le compresseur après, c'est typiquement pour avoir du sustain "à la Santana".
- les modificateurs de volume (pedale de volume, tremolo) : avant, ils modifient le gain et le grain, après, ils modifient seulement le niveau sonore... votre potar de volume sur la gratte en fait partie, et il modifie "le grain"... pas besoin d'exemple...
- l'exception : le phaseur (et ses dérivés : univibe, vibrato). Même si c'est un effet à base de delay, le phasing s'accomode bien d'être placé avant ou après la distorsion. Toujours pareil, avant il modifie le grain, après il modifie le spectre global.
exemple : Hendrix et Robin Trower plaçait l'univibe avant la saturation, c'est ce qui donne ce son très vaporeux... après la disto, le phaseur c'est plus "avion au décollage"
Ensuite, il y a des effets qui ne se placent qu'après la disto :
- les effets à base de delay (delay, chorus, flanger, echo) : répéter un signal distordu, aucun problème, distordre un signal répété, c'est de la bouillie... Ils se rangent bien sûr par delay croissant : phaser-flanger-chorus-echo-delay...
- les reverbs : mettez par curiosité une reverbe avant une disto, là, on atteint le pire, c'est vraiment de la bouillie...
- les changeurs de hauteur de note (whammy, harmoniseur, pitch shifter) : logique, multiplier un son distordu, ça parait faisable, par contre, envoyez tout un tas d'harmoniques différentes dans une disto, et elle va faire la gueule...
-exceptions : les shifters monophoniques (comme certains preset de la whammy) Si le signal ne mélange pas la note d'origine avec une autre, mais ne propose que la note pitchée, il pourra se situer en début de chaîne... les octaveurs (type boss OC-2) le son rajouté est monoharmonique et à l'octave (je me demande si c'est pas à base de trigger de schmidt), donc moins de production de bouillie et meilleur tracking avant la disto...
Après, cela peut dépendre du produit plus que de la famille, suivant la technologie employée :
exemple : les réducteurs de bruit : le Hush se met en fin de chaîne, alors que la Smart Gate se met au début...
exemple : une grosse merde de compresseur de chez Boss pourra peut être aller après la disto, un compresseur Rockman se place OBLIGATOIREMENT AVANT.
*P.S. = et pas mal de types de semi-conducteur différents :
- diodes (le plus courant, en contre réaction ou en écrétage pur), soit au silicium (tube screamer, RAT, big muff, etc... ), soit au germanium (les vieux octave up, etc...), soit LED (rockman et autres), soit aussi des shottky (le fameux black ice...), voire des transistors utilisés comme diodes (normaux, J-FET ou Mosfet comme dans l'OCD Fulltone, je crois).
- transistors : au silicium ou au germanium (vieilles fuzz et nouvelles "boutiques"), J-FET (les pédales "boutiques" soit-disant basées sur un ampli à lampes de renom), MosFET (Super Hard-On), etc...
- amplificateur : la série des LM3
## comme dans la RAT, certaines pédales marshall de mémoire, la lovepedal purpleplexi, etc...
- même des portes logiques, comme dans la Black Dog de Snarling Dog (copiée, de mémoire, sur une pédale marshall dont j'ai encore oublié le nom, je dois leur en vouloir).
Test de résistance : "Celui qui lit ça jusqu'au bout est un con !!"...
![Mr. Green :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)